L'Afrique peut tirer parti de l'intelligence artificielle (IA) pour transformer de nombreux secteurs économiques et sociaux tels que l'agriculture, la santé, l'énergie, l'industrie manufacturière et les secteurs créatifs.

NAIROBI/BEIJING, 4 septembre (Xinhua) -- L'Afrique peut tirer parti de l'intelligence artificielle (IA) pour transformer de nombreux secteurs économiques et sociaux tels que l'agriculture, la santé, l'énergie, l'industrie manufacturière et les secteurs créatifs, ont déclaré les participants à la Conférence sur l'intelligence artificielle en Afrique (AIPAC 2025) qui s'est tenue fin ao?t à Nairobi, capitale du Kenya.

Cette conférence a réuni plus de 1.500 délégués, parmi lesquels des décideurs politiques, des entrepreneurs, des chercheurs et des innovateurs, afin d'échanger des points de vue sur l'IA éthique et les applications concrètes de cette technologie sur le continent.

"Cela crée une opportunité sans précédent d'exploiter l'IA pour mieux servir nos citoyens", a estimé Mary Kerema, secrétaire chargée des technologies de l'information et de la communication (TIC) au ministère kenyan de l'Information, des Communications et de l'Economie numérique.

Selon elle, l'IA peut aider à prévoir les pénuries agricoles, personnaliser l'éducation, rationaliser la prestation de services et lutter contre la corruption grace à des outils d'audit intelligents.

Pour Martin Kwame Awagah, président de l'Association ghanéenne des technologies financières et des paiements, le secteur africain des technologies financières peut exploiter l'IA de différentes manières, notamment dans les domaines suivants : notation de crédit, paiements mobiles, services financiers personnalisés, gestion des risques, éducation financière.

Kennedy Maweu, expert en chatbot IA et automatisation, a mis l'accent sur l'application de l'IA en matière de santé, de l'agriculture et de l'éducation.

Dans le secteur de santé, les plateformes de télémédecine basées sur l'IA mettent en relation les patients avec des médecins spécialistes dans les zones rurales, tandis que les outils de diagnostic basés sur l'IA améliorent la détection et le traitement des maladies.

Dans le secteur de l'agriculture, l'IA est utilisée pour optimiser les rendements agricoles, prévoir les épidémies et améliorer la gestion de la cha?ne d'approvisionnement.

L'Union africaine (UA) a publié en juillet 2024 sa Stratégie continentale sur l'intelligence artificielle. A la fin de l'année 2024, sept pays africains (Algérie, Bénin, Egypte, Maurice, Rwanda, Sénégal et Nigeria) avaient publié leurs stratégies nationales indépendantes en matière d'IA.

L'IA STIMULE L'INNOVATION AFRICAINE

"Imaginez des outils alimentés par l'IA aidant les agriculteurs à optimiser le rendement de leurs cultures ou des chatbots fournissant des conseils en matière de soins dans les villages isolés. Imaginez des plateformes d'éducation pilotées par l'IA qui enseignent aux enfants dans les zones rurales. Ce n'est pas de la science-fiction : c'est l'avenir que DeepSeek pourrait aider à construire", décrit un article publié dans la lettre d'information AI Mind, intitulé "Comment DeepSeek pourrait apporter la révolution de l'IA en Afrique".

Selon un autre article dans le magazine African Business, DeepSeek, en tant que modèle d'IA plus économique, suscite l'"espoir des Africains".

Aujourd'hui, le continent africain est en cours d'industrialisation et d'urbanisation et compte une importante population jeune, ce qui en fait un p?le de premier plan pour le développement et l'application de l'IA.

L'Afrique ne représente que 2,5% du marché mondial de l'IA, mais des estimations récentes suggèrent que l'IA pourrait accro?tre l'économie africaine de 2.900 milliards de dollars d'ici 2030, ce qui équivaut à une augmentation de la croissance annuelle du PIB de 3%, selon une évaluation de la GSMA, une association internationale d'opérateurs de téléphonie mobile.

Statista, une société allemande d'analyse de données, prévoit que la taille du marché africain de l'IA atteindra 4,92 milliards de dollars en 2025 et devrait afficher un taux de croissance annuel de 27,42% entre 2025 et 2030, soit un volume de marché de 16,53 milliards de dollars d'ici 2030.

Les données de l'UA montrent qu'il y a déjà plus de 2.400 organisations qui travaillent sur l'innovation en matière d'IA en Afrique, dont 41% sont des startups opérant dans divers secteurs, y compris la santé, l'agriculture, l'éducation, le droit et les assurances.

Cette technologie de pointe pourrait contribuer à hauteur de 1,2 milliard de dollars au PIB africain d'ici 2030 si le continent parvenait à conquérir ne serait-ce que 10% du marché mondial de l'IA, estime le Policy Center for the New South, un groupe de réflexion marocain. ■