NEW YORK (Nations Unies), 12 ao?t (Xinhua) -- Les dernières attaques à El-Fasher, chef-lieu de l'Etat du Darfour Nord (ouest), et la violence dans la région du Kordofan (sud), inquiètent les Nations Unies, a déclaré mardi Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général.

M. Dujarric a indiqué qu'une attaque d'envergure dans la zone d'El-Fasher a touché le camp de déplacement Abou Shouk.

"L'attaque a été lancée par des habitants locaux contre des combattants des Forces de soutien rapide (FSR)", a précisé M. Dujarric. "Au moins 40 civils ont été tués à Abou Shouk et 19 autres blessés".

Il a indiqué que l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé que les routes de sortie de la ville avaient été bloquées, piégeant les civils dans l'enceinte assiégée et les privant de toute sécurité et d'aide humanitaire. Au moins 500 personnes ont fui Abou Shouk vers d'autres localités de l'Etat du Darfour Nord.

Selon des habitants, l'attaque a commencé lundi matin avec des bombardements intenses des FSR sur plusieurs zones, dont le quartier général de l'armée et le camp Abou Shouk, avant un assaut terrestre lancé de l'est, du sud-est et du nord de la ville.

Les forces armées soudanaises et les factions alliées ont indiqué avoir repoussé un assaut terrestre majeur des FSR contre la ville sur plusieurs fronts. Elles ont affirmé avoir infligé des pertes considérables à leur adversaire, tuant plus de 200 combattants et détruisant ou s'emparant de dizaines de véhicules de combat.

Sheldon Yett, coordonnateur résident et coordinateur humanitaire au Soudan de l'ONU, a appelé à ce que le passage soit immédiatement assuré et sans entrave aux personnes cherchant à fuir El-Fasher et d'autres régions. M. Yett a condamné catégoriquement toute attaque délibérée et sans discernement contre les civils, a rappelé M. Dujarric.

Dans l'Etat du Kordofan du Sud, l'OIM a estimé que plus de 3.000 personnes avaient fui la ville de Kadugli la semaine dernière en raison de l'insécurité croissante, a évoqué M. Dujarric. L'accès humanitaire à la ville reste extrêmement limité, avec presque aucun accès routier.

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a rappelé aux parties belligérantes leurs obligations en vertu du droit humanitaire international.

"Elles ne doivent jamais mener d'attaques directes contre les civils ou les objets civils et doivent veiller toujours à les épargner en toutes circonstances", a déclaré le bureau. "Elles doivent également faciliter un accès humanitaire sans entrave à tous ceux qui ont besoin d'aide". Fin